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OSTENSIBLE

Claud83 | 5 | 4/1/2005
Avec deux N à dictionnaire, mais ça m'a échappé.
Bonbonze | 12/20/2003
S J U R I R E 1
Personnages : deux profs de collège
Décor : Salle des profs - Tu comprends, ce n’était plus possible. Je ne
pouvais plus. - Je te comprends. Pareil pour moi, remarque. Toutes ces
marques étalées, là. En gros, en plus. Au cas où on les aurait pas
vues.
- Cà, on peut pas les manquer. En plus, je revenais juste du
rassemblement du Larzac. Débats, colloques, échanges. J’étais à une
table ronde sur les Ricains et le commerce équitable. Qu’est-ce qu’on
leur a mis, aux Yankees !
- Et tu as vu ce reportage sur les gamins qui fabriquent ces godasses
et les gamines qui cousent les survêts ? Payés une misère. Honteux !
- Quand tu vois le prix qu’ils les revendent, ici !
- Tout ce business, ces marques, c’est … c’est indécent !
- Alors, j’ai craqué. Je pouvais plus. Surtout l’autre, le grand là,
avec toute la panoplie. La totale : la casquette, le tee-shirt, le
pantalon, les lunettes…Un vrai homme-sandwich. Et arrogant, en plus. -
Ah ça, ils se cachent pas. Il faut qu’on les voit, les logos. Au cas où
personne n’aurait rien remarqué …
- Moi, j’ai pas pu. Pourquoi je pourrais, d’ailleurs ? Avec mes
idées,tu comprends…et tout ce que je fais. Je l’ai exclu de la classe,
avec un mot.
- Tu as bien fait . - Sur le carnet, j’ai mis comme motif : signes
ostentatoires d’exploitation capitaliste. - Super. Ça, c’est envoyé !
Au moins, ça a le mérite d’être clair. Je crois que je vais faire
pareil moi aussi, la prochaine fois. J’en ai repéré un, là, l’autre
jour… Je vais me le faire. S J U R I R E 2
- Samira, tu veux quoi, comme voile ? Rouge, jaune, ou sans rien du
tout ?
- Ch'ais pas. Je savais pas qu'on pouvait choisir.
- Bon, en tous cas, décide-toi. Je nous vois mal sortir sans voile !
- Ch'ais pas. J'hésite encore…
- Eh les filles ! On va pas y passer des heures. Vous choisissez votre
voile et on y va. Vous gréez votre planche comme je vous l'ai appris ce
matin. Vous m'enlevez tee-shirt, pantalon, veste qui vous gêneraient
dans l'eau. Les lunettes de soleil et les chaussures idem. Ensuite,
vous installez votre mât, et on me suit. Pas question par contre
d'aller loin aujourd'hui. Vous allez déjà apprendre à grimper sur votre
planche, à garder votre équilibre et à prendre le vent.
- M’sieur, après, quand on saura faire, comment on saura si on va trop
loin ?
- C'est simple Djamila. Le rivage deviendra trop lointain et tu
commenceras à avoir peur. Tu n'auras plus qu'une seule envie, rejoindre
la terre ferme. En réalité, tu ne dépasses pas les bouées
bleu-blanc-rouge, et tout ira bien.
- Ouaiiiis ! Super ! On met les voiles !!!! - Vive la liberté !!!!!!!!!
S J U R I R E 3
Personnages : deux profs de collège
Décor : Salle des profs - Moi, c’est pas difficile, je leur fais faire
le calcul . Exercice appliqué de géométrie: longueur et largeur du
foulard ou du fichu. Calcul de l’aire. Si ça dépasse 1225 cm2 :
renvoyée ! Pas plus difficile que ça ! - Moi, je vais te dire : J’ai
plus simple. Il faut TOUT interdire : plus de boucles, plus de bagues,
plus de bracelets ni de colliers ni de pendentifs ou de chaînes. Dehors
les broches. Interdit le maquillage. Pas de rouge aux ongles, ni aucune
autre couleur d’ailleurs. Enlevés tous les piercings. Plus rien de rien
sur la tête, autour du cou, des poignets, des chevilles ou ailleurs.
Rien dans les cheveux non
plus, au cas où…Fini le gel avec des coiffures pas possible. Plus
aucune teinture pour les cheveux : ni bleue, ni rose, ni orange, ni
fluo. Rien. On n’est pas dans un cirque, non ? Fin des tresses, des
dreds, des choucroutes et toutes ces excentricités capillaires
incroyables. Plus de parfum, non plus, ça incommode. Plus de nombrils à
l’air, décolletés ouverts, pantalons sur les chevilles ou en bas des
hanches. Pas de tons vifs non plus : que des pastels ou des teintes
classiques, passe-partout. Ça va avec tout, le classique, non ? Et puis
cheveux courts pour les garçons, en brosse, ça leur va bien, ça fait
plus viril, tout de même, non ? Plus homme ! Et pour les filles, coupe
au carré, un joli carré, bien net, pas trop court mais pas trop long.
Tu as vu, moi, ça me va bien, non ? Et c’est plus féminin, non, tu ne
trouves pas ? Classique, quoi ! Inspection à l’entrée de la classe.
T’es pas conforme ? Tu viens pas dans mon cours ! Non mais des fois…
S J U R I R E 4
- Alors, t'es allé bouffé chez les parents de ta fiancée ?
- Ouais, dimanche dernier.
- Raconte !
- Ben, je m'attendais pas vraiment à ça, tu vois. Bon, au début,
normal. Je gare la Béhème au bas de l'immeuble. Illico, tous les gamins
rappliquent. Avec Malika, on grimpe les escaliers. L'ascenseur était en
panne. Au quatrième étage, on enjambe comme on peut des jeunes assis
dans les escaliers. Enfin, on arrive chez ses parents. Alors là, bises
à sa mère et à ses deux sœurs, et puis une bonne poignée de main à ses
trois frères et à son père. Bon, on s'installe. Tu vois un peu le
décor, avec des rideaux dorés, des théières tarabiscotées sur le
buffet, des photos encadrées aux murs. Et alors le couscous, excellent
! Franchement Jean-Édouard, tu devrais essayer ! Alors après on
discute, tout ça, et je demande à son père pourquoi il n'y a pas de
portrait de Mohammed VI, puisque toute la famille est marocaine. Alors
là, il me répond qu'il ne mettra jamais chez lui la photo d'un roi qui
possède la moitié d'un pays et où on interdit les journaux qui ne sont
pas dans la ligne. Et il commence à me parler de socialisme, de
réformes agraires, tout ça, de colonialisme rampant, de la CIA. Mais
c’est surtout ses frères qui ont parlé de la CIA. Au café, tout le
monde s'est mis à se foutre des islamistes. En fait, tu le crois pas,
toute la famille est communiste. C'est dingue ! Malika m'avait pas
parlé de ça... Tu sais comme je l'aime. Mais entre mon père abonné au
Figaro dans son manoir en Dordogne et ma mère qui milite à fond contre
l'avortement… Purée ! C'est sûr qu'ils vont tous se foutre sur la
gueule au mariage...
S J U R I R E 5
Personnages : deux profs de collège
Décor : Salle des profs - Non mais, tu te rends compte : elle me
regarde droit dans les yeux et elle me dit tout à trac , comme ça,
devant toute la classe : eh ben ! vous avez qu’à pas regarder ! - Ce
culot ! Surtout que celle-là, je l’avais repérée, déjà : tu ne peux pas
ignorer qu’elle en a un de string, ça non…
- Et le haut ? Tu aurais vu le haut…Il y a des limites à la
transparence, tout de même, non ? - Que veux-tu : elles font comme ce
qu’elles voient à la télé. Elles veulent toutes s’habiller comme ça,
maintenant.
- Des bimbos, je te dis, des lolitas. À treize ans, elles veulent
toutes jouer les Madonna. - Qu’est-ce que tu as fait, alors ? - J’ai
mis un mot sur le carnet, et renvoi du cours. - Et tu as mis quoi,
comme motif ? - Oh pas, dur, la vérité, juste la vérité : ce que
j’avais sous les yeux : exclusion pour signes sexuels ostentatoires. -
Là, tu as entièrement raison. Un peu de tenue, tout de même, non ?
Diskolaïk | 12/20/2003
Dites-moi monsieur diskolaïk, sont excellents vos textes, je peux les
piquer pour les mettre sur mon site ? (avec référence cela va de
soi...)
Bonbonze | 12/20/2003
L'ost en cible.
C'est la guerre ? Croisade ? Brrrr…
lysp | 12/20/2003
test
EMAIL: URL: http:// | 4/8/2005
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